Hôtel Bohême

Rendez-vous de créateur - Paris

3 à 4 fois par an Hôtel Bohême réunit une sélection pointue de créateurs dans un lieu d’exception situé dans le 11e arrondissement de Paris.

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PORTRAIT – KUMO

--25 mars 2016--

Aujourd’hui nous vous emmenons à la découverte de KUMO. Dont vous avez pu découvrir et apprécier le travail si vous êtes venus nous rendre une petite visite les 12 et 13 mars derniers. 
Toiles imprimées en France puis montées dans un atelier familial à Troyes et manche en bois naturel. Le tout pour vous couvrir les jours de pluie et rendre plus joyeux ces jours tout gris. Jeune marque de parapluies (et plus récemment de capes de pluie) Made in France, crée en 2013, basée à Paris et pilotée par Mathilde Fiessinger et Paul Frey. Une fois traduit du japonais, Kumo veut dire Nuage. L’atelier de Kumo est situé dans le quartier de Montparnasse mais c’est dans dans le 18ème arrondissement de Paris qu’ils nous ont donné rendez-vous. Dans leur appartement traversant, baigné de lumière, où se mélangent les souvenirs du Japon rapportés par Mathilde, les photos réalisées par Paul, le mobilier chiné, les grands miroirs et ce bleu intense sur les murs de la cuisine. C’est dans ce cadre que nous avons entamé conversation et shooting, autour d’un jus de pomme bio et de chouquettes.

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Pendant cet entretien Mathilde et Paul nous ont montré des échantillons de tissus, certaines de leurs créations, et ils nous expliqué leur façon de travailler : après une première collection, fruit de leur collaboration avec différents artistes, Mathilde dessine à présent tous les modèles de la marque. Sauf quand ils ont encore un coup de cœur pour le travail d’un artiste avec qui ils ont envie de collaborer ;). Ensuite, Mathilde gère la relation avec l’atelier qui va confectionner entièrement à la main le nouveau modèle,  puis vient la commercialisation (en boutique comme au Conran Shop de Londres ou chez Roy Herman à Tokyo ; lors de ventes de créateurs comme Hôtel Bohême ; via leur boutique en ligne ; ou en B to B comme pour l’hôtel parisien le Marignan) dont ils se partagent l’exécution.
 Allez, on vous emmène avec nous à la rencontre du duo Kumo pour mieux comprendre ce fonctionnement à quatre mains.
Rencontre.

kumo

Mathilde, Paul, bonjour et merci de nous accueillir. Alors, pour commencer, dites-nous un peu qui vous êtes et d’où vous venez.

Mathilde : Bonjour, je suis designer de formation. Après avoir travaillé pendant quatre ans au Japon, je suis revenue à Paris pour travailler comme directrice artistique dans une agence de  pub. J’adore l’objet et la manière dont celui-ci est façonné mais j’ai avant tout une passion pour les gens. Tous les projets qui m’intéressent sont le fruit de ces deux paramètres, esthétisme et savoir-faire artisanal.

Paul : Mon parcours est quelque peu atypique : après des études de biologie je suis finalement devenu assistant photo en 2004 avant de devenir moi-même photographe. Tout en continuant cette activité je me suis lancé dans cette aventure de parapluie avec Mathilde il y a maintenant 3 ans. Désormais je travaille dans la production audiovisuelle mais reste très présent dans l’aventure Kumo.

Pouvez-vous nous expliquer un peu comment vous êtes passés d’une discussion au sujet du manque cruel de fantaisie de nos parapluies autour d’un verre chez des amis, à la création de votre marque KUMO ?
Mathilde : Après cette discussion avec Paul et malgré tous les entretiens que je passais à l’époque pour trouver un nouveau boulot, les parapluies revenaient toujours à mon esprit. Je trouvais l’idée brillante et nouvelle. Nous nous sommes revus et en avons rediscuté. Puis j’ai suivi une formation par Pôle Emploi sur le Business Plan et ça a donné le coup d’envoi de la marque KUMO.

Paul : De mon côté, cette idée me trottait dans la tête depuis quelque temps. Il ne me manquait plus qu’un moteur pour amorcer le projet. Je recherchai donc un partenaire pour avancer. Il s’avère que cette rencontre avec Mathilde est apparue comme une évidence dans la réalisation de ce projet.

Nous en parlions un peu en intro de cette ITW mais pouvez-vous nous dire, plus précisément, comment le travail pour Kumo est réparti entre vous deux ?

Mathilde : Paul travaille à coté en tant que photographe et assistant de production. Moi depuis le début je suis à 100% sur KUMO. Nous prenons toutes les décisions ensemble et lorsqu’il y a des réunions importantes nous y assistons ensemble, mais au quotidien je gère l’ensemble des aspects sur la marque allant sur l’aspect créatif, suivi de production, à l’aspect administratif, back office de notre site internet, le commercial, la communication et tous les autres aspects…

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Paul : C’est ça ! Moi je vais aux cocktails et je fais des RP ! 😉

Pouvez-vous nous expliquer les différentes étapes par lesquelles vous passez, de l’idée que vous avez à la commercialisation de l’un de vos parapluies ?

Mathilde : Soit nous avons déjà une idée de motif en tête sur laquelle nous sommes d’accord que je dessine ensuite, soit je fais des propositions de dessins à Paul. Une fois le dessin validé, je lance un prototype que je demande de monter à notre fabricant (car le dessin est toujours différent en volume). Si le résultat nous plaît nous lançons des petites séries (entre 10 et 30 pièces) que nous testons via les différents modes de vente (vente sur notre site, en direct ou avec des boutiques). Soit il s’agit d’une collaboration et nous ne faisons qu’une seule série, soit il s’agit de nos dessins et en fonction de leur popularité, nous les reproduisons.

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Et pour les capes, ça se passe comment ? 

Mathilde : Pour les capes le process a été différent. C’est un projet qui a mûri pendant 1 an. Nous avons mis du temps à trouver le bon fournisseur de tissu et la forme car nous cherchions une forme à la fois pour l’homme et pour la femme. Une fois des prototypes ajustés avec une coutière à Paris, nous avons lancé  la production d’une centaine de capes dans un petit atelier en France.

Paul : Ces capes sont inspirées de celles des « hirondelles », c’était la tenue des brigades cyclistes de la police de Paris au XXème siècle jusqu’en 1984, nous en avions un modèle d’époque qui nous a beaucoup aidé à réaliser notre cape.

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Selon vous, quels sont les critères pour reconnaître un bon parapluie ?
Mathilde : Pour moi  le premier critère sur un parapluie « canne » est le bois du « mât ».

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En effet si le mât est fabriqué en Chine il sera souvent en bois exotique (problème écologique) et creux. Par conséquence il sera enclin à se casser facilement.
Sur un pliant c’est la couture au niveau des raccords. Car il est il facile de voir s’il à été cousu à la main ou par une machine « industrielle ».
Les parapluies fabriqués en Asie sont assemblés de telle sorte qu’on ne peut pas recycler les pièces détachées une fois qu’ils sont abimés. C’est un peu un désastre écologique. 
Les bons parapluies sont toujours réparables et recyclables.
Paul : Moi j’aime beaucoup la poignée des parapluies. Il faut qu’elle soit ergonomique et agréable au touché.

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Quels sont vos projets à venir pour Kumo, comment envisagez-vous la suite ?

Mathilde : S’étendre sur le beau temps (parasols et ombrelles)
.
Paul : Faire de nouvelles collab’ toujours plus surprenantes !

Est-ce que Kumo est votre activité principale ?

Mathilde : Ce qui est essentiel dans notre marque c’est tout l’aspect « B to B » que nous poussons à côté. En effet nous  réalisons de plus en plus de parapluies sur mesure pour des clients comme dans l’hôtellerie de luxe par exemple ou pour des évènements. En revanche c’est vrai que nous ne pouvons pas vivre tous les deux sur la société c’est pourquoi c’est bien que Paul puisse travailler à côté.

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Vous êtes venus pour la première fois à Hôtel Bohême en 2015. Est-ce que vous avez l’impression que votre participation à notre évènement a changé quelque chose dans l’évolution de votre marque ? Qu’est-ce que ça vous a apporté et qu’est-ce qui en ressort pour vous ?
Mathilde : Nous aimons beaucoup l’organisation et les clients d’Hôtel Bohême qui, d’une édition à l’autre, changent mais restent très curieux de la marque et des produits, ce qui nous permet au-delà de faire des ventes de présenter et parler de nos produits et de notre marque. J’aime beaucoup les valeurs véhiculées par Hôtel Bohême.

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On joue au jeu du champ lexical de parapluie ?
Mathilde : Une pointe : une face du parapluie. Nos parapluies sont constitués de 8 pointes (variable de 4 à 16 pointes).

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Une aiguillette : la petite partie qui est cousue au bout de chaque baleine.

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Le mât : tige de bois central qui tient l’ensemble des éléments du parapluie.

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La bride : petit lien en tissu qui permet de fermer son parapluie.

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Du polycoton : Tissage de polyester et de coton utilisé pour les parapluies serigraphiés.

Paul : Le tape à terre ! c’est l’embout positionné sur le bout du parapluie.

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Qu’est-ce qui vous passionne en dehors du travail ?
Mathilde : Pour ma part le temps s’arrête tous les mercredis au moment où je passe la porte de mon cours de céramique. Passion qui ne m’a jamais quitté depuis mon séjour au Japon.

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Par ailleurs j’adore cuisiner et recevoir des amis en leur offrant des confitures maisons avec un bouquet fait maison sur la table.

cuisine

Et tous les lundis, je donne des cours d’alphabétisation dans une association. C’est tout à fait passionnant.
Paul : Étant donné que j’en ai fait mon métier, j’aime beaucoup la photo et j’ai grandi dans cet univers : Cartier Bresson, Diane Arbus, L’agence Magnum, etc… Tous ces classiques de la photo me fascinent.

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Côté musique je vis un peu dans le passé et suis très hip hop des années 90-2000. Je ne suis pas trop au courant de ce qu’il se fait aujourd’hui. Sinon je fais pas mal de boxe et du basket dès que les beaux jours reviennent et qu’on a plus besoin de parapluies !

Quand vous ne travaillez pas, où peut-on vous trouver ?
Mathilde : Récemment j’ai découvert du côté de République, le Lavomatic que j’aime beaucoup car je trouve les gens très sympathique et le concept super.
 En été j’adore des petites terrasses cachées comme la cour du Bistrot des Dames ou plus proche de chez moi les Jardins du Ruisseau (association qui cultive des parcelles de petits jardins le long de la petite ceinture du côté de la Porte de Clignancourt)
.
Paul : J’aime bien trainer du côté de chez mauri7 ! La rue du Faubourg Saint-Denis a toujours été ma rue préférée de Paris ! Sinon nous sommes souvent dans le 18ème, pas loin de la Porte de Clignancourt.

Signes particuliers :

Mathilde : Croire qu’une journée est composée de 48h
.
Paul : Des origines alsaciennes.

Votre mot de la fin ou quelque chose que vous aimeriez nous dire pour conclure ?

Mathilde : Ne pas avoir peur d’y croire.
Paul : «  Let it Rain ! »

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PHOTOS : Juliette Beaupin
INTERVIEW : Mélanie Brument