Hôtel Bohême

Rendez-vous de créateur - Paris

3 à 4 fois par an Hôtel Bohême réunit une sélection pointue de créateurs dans un lieu d’exception situé dans le 11e arrondissement de Paris.

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PORTRAIT – MoÉ

--10 juin 2016--

Allez zou, aujourd’hui on vous emmène à Toulouse. Nous allons y découvrir le travail d’Émeline que vous avez découvert sur notre dernière édition de mai. Elle y présentait ses savons et cosmétiques naturels sous le nom de MoÉ. De retour chez elle, elle nous explique comment elle fabrique ses savons saponifiés à froid, baume, huile pour le corps, sérum… et quel est son quotidien de maman entrepreneuse.
Bien qu’une petite expédition toulousaine nous aurait été des plus sympathiques, nous n’avons pu faire le voyage jusqu’à Émeline, alors, pour cet entretien c’est Émeline qui se chargera des photos.
Rencontre.

Bonjour Émeline et merci de nous consacrer un peu de temps pour nous aider à mieux comprendre ton travail et qui tu es. Comme nous ne sommes pas physiquement là avec toi peux-tu nous décrire l’endroit dans lequel tu te trouves pour nous répondre ?
Émeline : Bonjour, je suis sur la terrasse de ma nouvelle maison, dans la campagne toulousaine, une tasse de thé à la main, le soleil qui me chauffe les épaules.

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Peux-tu te présenter s’il te plaît et nous dire quel a été ton parcours jusqu’à la création de ta marque ?
Émeline : Alors j’ai découvert la saponification à froid (la méthode que j’utilise pour concocter mes savons) à l’Île de la Réunion. Je suis allée vivre là-bas un peu plus de 2 ans car j’y avais trouvé un travail en lien avec ma formation de chimiste. Le contrat était de 2 ans, j’avais la possibilité de rester un peu plus et, dans ce laps de temps, j’ai rencontré une savonnière qui m’a accueillie quelques mois pour travailler dans sa savonnerie.

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Je l’aidais pour le côté « chimie » et paperasse réglementaire et en échange elle m’a appris son métier de savonnière. J’ai attrapé le virus de la saponification à froid et le travail avec des matières premières naturelles et végétales. Pouvoir enfin mettre en lien la chimie et la nature : l’idéal ! De retour en Métropole, j’ai travaillé dans une entreprise de cosmétiques bio, où j’ai pu approfondir mes connaissances sur les huiles essentielles et végétales, les extraits végétaux, leurs propriétés. Et je continuais en parallèle la confection de savons chez moi dans ma cuisine, pour mes amis et ma famille. Je me suis rendue compte que j’avais de bons retours de mon entourage sur mes savons, en leur apportant des bienfaits pour leur peau, et l’évidence se présenta un beau jour (avec un solide appui de mon entourage). C’est alors que l’aventure MoÉ commença, il y a maintenant un peu plus de 2 ans.

De quelle manière ton profil de chimiste t’aide t’il dans la conception de tes produits ?
Émeline : Il faut savoir que pour tout produit cosmétique mis sur le marché, il faut établir un dossier assez important, que l’on appelle « dossier information produit » dans lequel sont répertoriées toutes les informations sur le produit, comme son nom l’indique. C’est le type de dossier que j’avais l’habitude de faire auparavant en tant que chimiste, l’habitude de tout noter dans un « cahier de laboratoire »… Et puis ma formation de chimiste me permet de mieux comprendre ce qu’il se passe dans la réaction de saponification, de savoir où je vais, ce que je fais…

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D’où vient le choix de ton nom de marque MoÉ ?
Émeline : Alors tout simplement MoÉ vient de la contraction de Morales Émeline. En fait cela vient d’une petite histoire avec mon frère, qui s’appelle Gaëtan, et qui avait créé son site (en architecture) qu’il a appelé MoG. Pour le taquiner, je lui disais que MoÉ était beaucoup plus joli (c’est vrai non ?). Et en plus, après quelques recherches sur le net, j’ai pu voir que MoÉ signifiait littéralement en japonais “bourgeonner” ou “germer” et aussi un “sentiment d’affection”, parfait pour ce que je voulais véhiculer comme image !

Tu travailles de chez toi ou tu as un atelier spécifique pour MoÉ ?
Émeline : Vous tombez sur une période de grand changement pour MoÉ parce que l’atelier déménage avec nous dans la campagne toulousaine. Actuellement, il se trouve encore dans les Pyrénées Orientales (un village voisin de Font-Romeu, dans les montagnes) et nous sommes en train de réaliser quelques travaux dans le garage de notre nouvelle maison pour y installer l’atelier (mise aux normes, transformer le garage en un lieu agréable, propice à la création).

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Du coup je vais travailler chez moi, mais quand même dans un lieu séparé de la maison.
Je trouve important, pour le bien être de ma famille, de ne pas tout mélanger.
En attendant le déménagement, mon atelier dans les Pyrénées est une petite pièce, vue sur les montagnes, une grande table au milieu et des savons et matières premières tout autour.

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Comme beaucoup de créateurs tu as fait le choix de travailler chez toi. Peux-tu nous dire comment tu fais pour que ta vie pro ne déborde pas trop sur ta vie perso ?
Émeline : J’essaie (je dis bien j’essaie, ce n’est pas toujours évident !) de séparer les moments de travail et les moments de vie en famille. Surtout depuis l’arrivée de mon petit garçon, quand il rentre de chez la nounou, et que son papa rentre du travail, je laisse l’atelier et je ne me consacre qu’à nous !

Est-ce que MoÉ est ton activité principale ? Si non, peux-tu nous dire comment tu t’organises pour jongler entre tes différentes activités ?
Émeline : J’ai une deuxième activité en parallèle de la savonnerie, je donne des cours de cosmétologie dans une école d’esthétique. J’aime beaucoup cette activité également, cela me permet de transmettre mon savoir et d’orienter les futures esthéticiennes vers des produits plus naturels… J’ai la réputation d’être un peu la « prof bio » de l’école. 🙂
Je ne travaille que deux jours par semaine à l’école, le reste du temps est consacré à MoÉ. Je n’ai pas de « journée type MoÉ » parce que la création d’un savon ou d’un produit cosmétique se fait sur plusieurs jours. Il y a la création (penser le savon par exemple) puis la confection et enfin tout ce qui est administratif (ce qui prend malheureusement le plus de temps !)… Chaque journée est différente et plus ou moins sympa !

Peux-tu nous expliquer tes différentes étapes de travail, de la conception à la réalisation de l’un de tes savons ?
Émeline : La création d’un savon débute souvent après avoir écouté mon entourage, les besoins de mes clients.
Je travaille aussi beaucoup sur mon ressenti, mes souvenirs, si je pars en voyage quelque part, je rentre souvent avec des matières premières (dans la mesure du possible) pour concocter un savon.
Ensuite je dessine dans mon carnet ce à quoi je voudrais que le savon ressemble, les couleurs, les odeurs.

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Je cherche la formule du savon, les pourcentages d’huiles végétales ou essentielles, les extraits…

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Puis vient le moment de la confection.
Elle commence déjà la veille, avec la préparation de la solution de soude (la réaction de saponification fait réagir de la soude avec un mélange d’huiles végétales, mais rassurez vous, il ne reste plus du tout de soude à la fin de la réaction, elle réagit totalement avec les huiles, parole de chimiste !).
Puis le lendemain, je prépare, je pèse, toute la matinée, les matières premières qui vont entrer dans le savon : les huiles végétales, les huiles essentielles, les pigments, les extraits naturels…

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Et enfin, une fois que tout est prêt, je commence la réaction, je crée ma pâte à savon, je mélange, j’introduis à un moment précis les huiles essentielles, les pigments, les extraits…

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Je verse ensuite la pâte dans des moules. La pâte se durcit pendant toute la nuit et le lendemain je démoule.
Il reste ensuite à découper les savons et les mettre à sécher au moins 3 semaines, c’est ce qu’on appelle la cure (la réaction de saponification étant assez lente, comme on ne chauffe pas, il faut attendre qu’elle soit bien terminée avant d’utiliser le savon).

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Pendant ces 3 à 4 semaines de séchage, je prépare (entre autres) les emballages, que je réalise aussi moi-même avec du papier recyclé.

Peux-tu expliquer simplement à ceux qui se mélangent un peu les pinceaux entre le bio, le vegan, les produits à bases de matières naturelles, les savons saponifiés à froid etc., ce qui fait la différence entre un produit MoÉ et un produit industriel ?
Émeline : En gros, les produits bio contiennent des matières premières issues de l’agriculture bio suivant le label (bio selon Cosmebio ou selon Nature & Progrès par exemple). Vous pouvez trouver des produits allant de 50 (label éco selon ECOCERT), 95 (label bio selon ECOCERT) à 100% bio (Nature & Progrès). Par exemple, pour un produit à 95% bio, les 5% restants ne sont pas bio mais entrent quand même sur une liste de produits autorisés pas l’organisme certificateur.
Après, on peut travailler avec des produits bio et ne pas avoir le label bio pour autant parce que le fabricant n’a pas assez d’argent pour se payer le label…

Le terme de « naturel » est à prendre avec des pincettes, certains industriels prétendent qu’un produit est naturel parce qu’il contient telle molécule issue du naturel (mais modifiée chimiquement ou extraite avec des solvants pas toujours bons pour votre peau). Sinon, en général, les matières premières naturelles sont souvent des extraits de la nature, comme les huiles essentielles (qui sont extraites par hydrodistillation) ou les huiles végétales (par pression) ou encore le lait ou le miel…

Le vegan concerne essentiellement des produits qui ne contiennent aucune matière première animale ou issue de l’animal. Exit le lait de jument ou la cire d’abeille. On peut trouver du vegan, non bio du coup, mais si on a une démarche vegan, on est souvent passé par la case bio.

Les produits MoÉ sont concoctés avec un maximum de produits bio mais n’ont pas le label bio. Je préfère travailler avec des fournisseurs que je connais, je sais comment ils préparent leurs matières premières, des fournisseurs locaux également. J’attache plus d’importance à la transparence entre mon fournisseur et moi et entre moi et mon client plutôt que de travailler avec des matières premières bio absolument.

La différence entre un produit MoÉ et un produit industriel, et bien c’est la quantité et donc la qualité… Et la transparence : si vous voulez des détails sur le savon MoÉ que vous utilisez, je vous les donne et l’étiquette est aussi en français pour bien comprendre ce que vous mettez sur votre peau. Les savons sont concoctés avec des matières premières sélectionnées pour leur bonne qualité, les actifs sont introduits en quantité convenable, nécessaire à leur activité. Le temps mis pour fabriquer un savon est beaucoup plus long mais on ne chauffe pas la pâte à savon (les industriels chauffent la pâte à savon pour accélérer la réaction), les propriétés de chaque ingrédient sont conservées, non altérées par la chaleur. Les savons ont conservé également la glycérine, hydratante, qui se forme naturellement lors de la réaction de saponification (alors que les industriels l’extraient pour la revendre à côté). Il n’est pas possible d’en avoir des quantités qui égalent les quantités industrielles et donc la rentabilité est moindre (c’est pour cela que les industriels ne se sont pas plus intéressés que ça à la saponification à froid pour le moment). Certes, il faut comprendre que c’est un travail artisanal et j’espère qu’il le restera pour garder cette qualité inégalable des savons à froid.

Peux-tu donner trois astuces toutes simples au consommateur pour qu’il sache mieux différencier une étiquette d’un bon et d’un « mauvais » produit de beauté ?
Émeline : Savoir lire une étiquette (liste INCI) sur un produit n’est pas donné à tout le monde, il faudrait connaître les noms botaniques des plantes ou le nom chimique d’une molécule.

1. Repérer les noms pas très sympas se terminant par « one » pour les silicones ou repérer les conservateurs aussi, qui se trouvent normalement sur la fin de la liste, et qui ont des noms à rallonge (Methylchloroisothiazolinone, Methylisothiazolinone, qui sont censés remplacer les parabens mais qui ne sont pas moins dangereux pour la santé). Ou encore l’EDTA, bien persistant et irritant, qui fait office de conservateur et que l’on retrouve dans un bon nombre de produits cosmétiques. Le BHT et BHA également… Enfin il est difficile de surveiller tout ça. Je n’ai pas trop d’astuces, si vous ne savez pas, ne prenez pas ou demandez.

2. Plus la liste sera courte et simple (ou si elle contient « oil » = huile, « extract » = extrait) mieux ce sera pour votre peau.

3. Si votre produit contient des « mauvaises » molécules irritantes et allergisantes, ne l’utilisez pas à trop forte fréquence, évitez de vous en passer 10 fois dans la journée. C’est souvent la dose qui provoque la toxicité d’une molécule.

Qu’aurais-tu à dire pour rassurer ceux qui ne sont pas hyper calés en cosméto et qui peuvent avoir une petite appréhension quant à l’idée d’acheter des produits de beauté à une marque qui n’est pas encore très connue ?
Émeline : Se renseigner sur la marque, ses démarches qui sont souvent expliquées sur leur site internet, si elle concorde bien avec les vôtres. La notoriété d’une marque ne donne pas toujours sa qualité, ils ont juste eu, pour certaines marques, un bon commercial, ou beaucoup d’argent pour faire une jolie publicité. Le mieux est de tester, lire l’étiquette et y revenir si ça vous a plu et si c’est bon pour vous et votre peau !

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail et à l’inverse le moins ?
Émeline : Le plus : la création, la confection des savons.
Le moins : l’administration (case incontournable !).

Tu vas bientôt déménager ton atelier des Pyrénées Orientales vers la campagne toulousaine. Tu nous expliques un peu pourquoi ?
Émeline : Tout simplement pour faciliter ma vie professionnelle et familiale, pour développer ma marque, j’aurai l’atelier juste à côté, ce sera beaucoup plus agréable. Auparavant je montais dans les Pyrénées une fois tous les 2 mois à peu près pour fabriquer de façon intensive.

Ce qui nous a plu dans ton travail, et ce pourquoi nous t’avons sélectionnée, c’est bien entendu la qualité des produits que tu proposes mais aussi la qualité graphique de tes packaging. En choisissant de choyer cet aspect tu veux faire passer quelque chose en particulier ? Fais-tu appel à un graphiste ou réalises-tu toi-même la communication de MoÉ ?
Émeline : À travers le packaging je souhaitais mettre en valeur le savon saponifié à froid, produit de qualité, donc il mérite un joli emballage. J’ai choisi du papier recyclé et une fermeture avec une attache parisienne pour que ce paquet soit réutilisable (pour un autre savon ou mettre vos bijoux ?).

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Malheureusement je ne suis pas experte en tous ces logiciels d’illustration et c’est une amie, graphiste, qui m’a aidé, j’avais les idées, elle m’aidait et me les complétait. On est très contentes du résultat.
Pour la communication annexe, le site internet, etc., c’est moi qui m’en occupe. Et j’avoue y prendre goût !

Sur ton site tu proposes de créer des soins personnalisés. Alors on va faire un petit jeu. Je suis une jeune femme, la trentaine, je vis à Paris, ma peau et mes cheveux sont tout fragilisés à cause de la pollution et du stress. Que me conseilles-tu ? Quels soins penses-tu qu’il serait bon d’envisager ?
Émeline : Déjà je te conseillerais de te reposer, de bien dormir et bien manger (sainement du moins), car la peau est souvent le reflet de ton intérieur.
Ensuite pour t’aider à retrouver une jolie peau et des cheveux en bonne santé, je te conseillerais de nettoyer ta peau avec des produits doux (comme des savons à froid par exemple ;)). Je partirais sur le savon propolis patchouli, la propolis est un très bon remède contre les peaux fatiguées et stressées, en plus ce savon contient aussi du miel, bien hydratant, et le patchouli aux bonnes propriétés cicatrisantes et anti-inflammatoires.

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Pour les cheveux, tu peux utiliser un shampoing doux, éviter les silicones qui vont alourdir les cheveux, et préférer des shampooings bio. Je peux te réaliser aussi un shampooing solide à l’huile de ricin, excellente pour les cheveux, les ongles, les cils, j’y mettrais, comme dans le savon du voyageur, des extraits de plantes ayurvédiques et d’ortie, les amis des cheveux, et une huile essentielle apaisante de lavande et petit grain de bigarade qui calme les démangeaisons. Ensuite je te conseille d’hydrater un maximum ta peau, c’est là que tout se joue. Une peau mal hydratée et mal nourrie = teint terne. Pour cela, je pourrais te préparer un baume, pas trop gras, contenant entre autre, du beurre (de karité ou de mangue), de l’huile de rose musquée, mon huile fétiche actuellement, très assouplissante, et régénérante cutanée, un extrait apaisant, comme l’extrait de calendula et un peu d’huiles essentielles de camomille et lavande… à appliquer matin et soir sur une peau bien propre et sur la pointe des cheveux.

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Quelle est selon toi une astuce beauté qu’on nous indique et qui est vaine ? Et à l’inverse une astuce beauté qu’on n’utilise pas suffisamment, peut-être toute simple, et qui est pourtant très efficace ?
Émeline : Astuce vaine : utiliser trop de produits nettoyants (gommages trop fréquents, gels nettoyants…). Les premiers jours vous avez une peau toute douce, mais après c’est souvent le carnage car la peau est agressée et ne réagit pas toujours dans le bon sens…
Astuce beauté : utiliser les produits de la cuisine comme produit de beauté, par exemple le miel pour hydrater, le marc de café pour gommer, l’huile végétale pour se démaquiller…
La recette « beauté-cuisine » : Une fois par semaine un petit masque au miel + huile végétale (amande douce, macadamia, coco bio ou même huile d’olive), vous verrez votre peau sera toute douce et bien hydratée !

As-tu une petite exclusivité ou une nouveauté à nous révéler ici ?
Émeline : Messieurs, je planche sur une gamme pour vous…

Et la suite de MoÉ, tu la vois comment ?
Émeline : Demain : monter mon nouvel atelier dans notre garage et développer mes gammes.
Dans quelques années : embaucher.
Dans plus longtemps : monter un atelier-boutique à Toulouse (ou une autre ville) : mon rêve !

Comme nous le disions au début de cette interview, tu as participé pour la première fois à Hôtel Bohême en mai 2016. C’était il y a très peu de temps mais peux-tu nous dire ce que ta participation t’a apportée (vente en boutique, collab pro, visibilité, nouveaux clients parisiens, etc.) ?
Émeline : Quelques boutiques parisiennes et autres m’ont contactée, je suis très contente des retours des clients parisiens qui ont essayé les savons. Je n’ai pas converti tout Paris de se laver avec le savon à froid mais j’y travaille. 🙂

Et qu’est-ce qui ressort pour toi de cet évènement, de ta participation ?
Émeline : Contente d’avoir participé à Hôtel Bohême, malgré la fatigue (préparation du marché, trajet Toulouse-Paris-Toulouse en voiture), de belles découvertes créatives et un retour sur mes créations qui fait chaud au cœur.

Tes derniers coups de cœur créateurs ? (ou les créateurs dont tu apprécies le travail)
Émeline : Et bien c’était à Hôtel Bohême, mon voisin de stand, Charcoal Eskimeït, qui confectionne, avec un réel savoir-faire des bijoux avec du charbon de bois japonais, magnifiques. J’ai d’ailleurs craqué pour une paire de boucles d’oreille.

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Dans ton travail, la nature, sa protection et son respect a une place importante. Quelle place ces préoccupations ont-elles dans ta vie de tous les jours ?
Émeline : La même que dans mon travail. J’essaie de réduire les déchets, notre vie n’est malheureusement pas « zéro déchets », c’est difficile (mais pas impossible) de rééduquer son environnement, soi-même… quand je vois, même avec les efforts, tout ce qu’on jette en emballage…!
Une des premières choses faites dans notre nouvelle maison : planter des pieds de tomate et des salades ! Le potager est d’ailleurs prévu de s’agrandir avec un bac à compost au fond du jardin…
Apprendre le respect de la nature à mon fils, c’est important.

En dehors de ton travail qu’est-ce qui te passionne ?
Émeline : Je suis une passionnée de danse depuis toute petite, je m’autorise 2h30 de danse par semaine dans une chouette petite troupe, on se régale. D’ailleurs, j’ai la chance ce mois de juin d’aller voir dans les arènes de Nîmes, Café Muller et le Sacre du printemps de Pina Bausch, grande chorégraphe allemande de danse contemporaine (si vous n’avez jamais vu le film « PINA » foncez !). J’ai fait aussi pas mal de théâtre d’improvisation, mais l’arrivée de ma plus forte passion (mon fils !) m’a contrainte de faire des choix.

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Tu nous donnes tes adresses fétiches à Toulouse ?
Émeline : Derrière les façades en briques rouges de Toulouse se cachent souvent de magnifiques cours intérieures, on arrive parfois à les apercevoir lorsqu’un toulousain rentre chez lui ou lors de la fête de la musique, certaines sont ouvertes pour venir y apprécier un groupe de jazz.

Un restau à Toulouse : Motchiya, un joli petit restau japonnais où j’adore retrouver une copine pour déguster une délicieuse cuisine familiale japonaise. Le chef japonais, derrière son comptoir, vous propose une formule unique élaborée suivant les trouvailles du marché et ses envies. Pour accompagner ces bons petits plats, je choisis souvent le thé Geinmaicha aux douces effluves de grains de riz grillés… Le restau est tout petit, et souvent complet, il est vivement conseillé de réserver avant !

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Et une boutique : Ceci & Cela, une épicerie ouverte depuis peu sur Toulouse. J’y cours avec mes bocaux sous le bras pour y retrouver la très sympathique Louise qui propose des produits biologiques, locaux et sans emballages : le top !

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Ton mot de la fin ?
Émeline : « Souris à la vie et la vie te sourira ». Le conseil de ma grand-mère.

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PHOTOS : Emeline Morales
INTERVIEW : Mélanie Brument